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Un manque d’information et de vigilance reproché au laboratoire

La Montagne

Dépakine® : Sanofi jugé responsable

« Une première victoire, enfin ! » Dans la voix de Marine Martin, présidente de l’Apesac, l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsant, on ressent tout le soulagement de la décision de justice tombée mercredi dernier.

Le même sentiment anime Angèle Podetti, mère de la jeune Faustine, 18 ans, atteinte de troubles autistiques, membre de l’Apesac dont elle est la déléguée pour le Limousin.

Le tribunal de Paris a estimé que le laboratoire pharmaceutique Sanofi avait « commis une faute en manquant à son obligation de vigilance et à son obligation d’information » concernant les risques pour les foetus en cas de prise de Dépakine® durant la grossesse. « C’est une reconnaissance pour les victimes. Sanofi a trompé le consommateur. C’est important pour les mères qui portent aujourd’hui le poids de cette culpabilité », explique Marine Martin.

Cette décision doit cependant être nuancée. Sanofi a fait appel de la décision de justice et ne change pas de position, dans un total déni de responsabilité.

Marine Martin fait savoir que l’Apesac fera, elle aussi, appel de cette décision, le tribunal ne reconnaissant les enfants victimes de troubles du comportement qu’à partir de 2001, quand l’association, elle, compte des victimes depuis 1984.

Et pour la suite ?

Angèle Podetti considère néanmoins que la lutte n’a pas été vaine : « Nous n’avons pas fait tout ça pour rien. On espère être plus nombreux suite à cette décision et être plus forts face à Sanofi. » Car ce n’est pas fini. Si la reconnaissance de la responsabilité du laboratoire français est un premier pas, il faut aujourd’hui que ce dernier le reconnaisse et paie les indemnités.

« L’argent ne changera pas l’état de nos enfants, mais avec, on pourrait imaginer créer des établissements pour accueillir les jeunes autistes, car nous ne sommes pas éternels. Qui s’occupera de nos enfants après nous ? »

La vie d’Angèle Podetti a été totalement bouleversée. Pour prendre soin de sa fille, et parce qu’aucune structure n’existe, elle a mis sa vie professionnelle de côté pour être disponible à temps plein.

« Quand j’ai commencé à faire le rapprochement entre les troubles et les retards de ma fille et la Dépakine®, et quand j’ai rencontré Marine Martin de l’Apesac, j’ai jeté mes boîtes de Dépakine®. Ensuite j’ai eu deux autres filles, sans aucun problème de santé. J’ai même découvert ce que c’était qu’un enfant qui jouait. Faustine, elle, n’a jamais joué. »

Angèle Podetti reconnaît toute l’aide que lui a apportée l’association et si les démarches administratives et les dossiers sont lourds à constituer pour la justice, cette décision lui donne de la force : « Au moins, aujourd’hui, ce médicament n’est plus prescrit aux femmes. On a agi pour la suite ».

Source : Marion Dos Santos

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