Dans la presse en 2020

VIDÉO. Dépakine : l'État est reconnu coupable mais de nombreuses familles pourraient ne pas être indemnisées

France 3 bourgogne Franche Comté 

Alors que l'État vient d'être reconnu coupable dans l'affaire de la Dépakine, médicament prescrit à tord aux femmes enceintes pendant des années, une famille de Haute-Saône, dont l'enfant est handicapé, nous explique pourquoi cette décision n'est pas totalement satisfaisante. Reportage.

C'est un dossier judiciaire très complexe. Des milliers d'enfants ont été touchés dans le ventre de leur mère par la Dépakine. Ce médicament est à l'origine prescrit pour traiter les personnes qui souffrent d'épilepsie ou de troubles bipolaires, mais il s'est révélé dangereux en cas de grossesse. Le 2 juillet 2020, le tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis) s'est prononcé sur les requêtes déposées par trois familles dont les enfants sont lourdement handicapés après avoir été exposés in utero à la Dépakine. L'État a été reconnu coupable. Il n'a pas suffisamment informé les familles et les patients des risques encourus. 

En début d'année, c'est le laboratoire Sanofi qui avait été mis en examen pour « tromperie aggravée » et « blessures involontaires », dans cette affaire, à l'issue d'une enquête ouverte en 2016. Il commercialisait le médicament contesté.

En Haute-Saône, une famille a fait les frais de ce principe actif qui touche entre 30 à 40 % des fœtus lors des grossesses. Elle ne fait cependant pas partie des familles pouvant être indemnisées. À Quers, Floriane, jeune femme de 21 ans ans, doit son handicap à la Dépakine que sa mère prenait pendant sa grossesse. Nous l'avions rencontré en 2018. Stéphanie Bourgeot et Antoine Laroche sont retournés en Haute-Saône. La décision du tribunal de Montreuil n'est pas vraiment une victoire pour cette famille franc-comtoise. 

"80% d'enfants non indemnisés"

"La décision de justice nous satisfait dans le sens ou l'Etat a été reconnu coupable. Mais ce qui nous ennuie, ce sont les dates retenues pour les troubles comportementaux et autistiques reconnus. De nombreux enfants en sont atteints et ce depuis 1984. On ne comprend pas pourquoi ils n'ont pas pris cette date. Ils ont choisi de partir de 2004. 80% des enfants qui ne seraient pas indemnisés. C'est énorme. Ce n'est pas satisfaisant pour les familles concernées, comme la mienne" nous a expliqué Florence, la maman de Floriane.

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Source : France 3