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116 victimes de la Depakine se sont signalées en Seine-Saint-Denis

Le Parisien 

l y en aurait beaucoup plus selon l’Apesac, l’association nationale qui accompagne les victimes de cet anti-épileptique pris lors de la grossesse. Le député FI Eric Cocquerel appelle les villes à communiquer sur le sujet.C’éta

c’était le 24 juillet 2007. Au bout de huit mois et demi de grossesse, Nadia se rend en urgence à l’hôpital pour accoucher. Sans savoir que son bébé est, en fait, déjà décédé.

Après une décennie à chercher à comprendre ce qui était arrivé, cette habitante d’Epinay le sait désormais : si son enfant est mort avant la naissance, c’est à cause du traitement qu’elle prenait à l’époque contre l’épilepsie : 1 000 g de Depakine Chrono 500,chaque jour.

« On ne m’a jamais demandé d’arrêter le traitement, témoigne la quinquagénaire aujourd’hui. Au contraire, on m’a dit : Continuez, sinon vous allez faire des crises… »

Beaucoup n’ont pas encore l’information

À l’image de Nadia, 116 victimes se sont manifestées en Seine-Saint-Denis auprès de l’Apesac, l’association nationale d’aide aux victimes de la Depakine (mais aussi Dépakote et Dépamide), ce médicament prescrit pour l’épilepsie, mais aussi pour les troubles de l’humeur.

Sa prise s’est révélée d’une extrême dangerosité pour la femme enceinte, en provoquant de graves séquelles sur le fœtus, à la fois physiques et neuro-comportementales.

« 116 victimes, c’est déjà un chiffre énorme mais la réalité est probablement bien plus importante. Beaucoup ne prennent pas le téléphone pour se signaler ou n’ont pas encore l’information », explique Marine Martin, l’inépuisable lanceuse d’alerte qui a fondé l’Apesac.

Elle se bat aujourd’hui pour faire reconnaître la responsabilité du laboratoire Sanofi, qui refuse toujours de contribuer au dispositif d’indemnisation des victimes.

«Après chaque article, des familles me contactent»

Dans le 93, peut-être plus qu’ailleurs, nombreuses sont celles qui s’ignorent encore. « Dans un département où il y a déjà beaucoup d’inégalités, de problèmes dans l’accès aux soins, dans l’éducation, des scandales de ce type-là ont du mal à émerger », analyse le député (FI) de Seine-Saint-Denis, Éric Coquerel.

Et le parlementaire d’appeler chaque ville à « continuer à communiquer sur le sujet. »

« Des personnes découvrent encore la problématique et se signalent aujourd’hui, des années après, poursuit Marine Martin. Après chaque article de presse, j’ai des familles qui me contactent. »

«J’ai des troubles du rythme cardiaque, du mal à tenir debout…»

C’est le cas de Jennifer, 33 ans, habitante de La Courneuve et référente de l’Apesac en Seine-Saint-Denis. « J’ai compris d’où venaient mes problèmes en regardant, il y a quelques années, une émission sur la Depakine à la télévision. Je me suis dit : mince, je sais que ma mère en a pris pour des crises pendant sa grossesse… »

Aujourd’hui, Jennifer est en invalidité après un malaise cardiaque en 2015. « Je souffre de douleurs diffuses chroniques, dont on ne connaît pas précisément la cause, explique-t-elle. J’ai des troubles du rythme cardiaque, du mal à tenir debout… »

Un parcours du combattant

Comme de nombreuses victimes, elle a aujourd’hui des difficultés pour prouver que sa mère a bien consommé de la Depakine avant sa naissance, en 1987. Elle était, à l’époque, suivie par la PMI (protection maternelle et infantile) de Sevran… qui a fermé depuis. Et qui est donc dans l’incapacité de lui fournir divers documents.

Un cas qui n’est pas isolé d’après Marine Martin : « C’est délicat car on doit, à la fois, récupérer le dossier de l’enfant et son suivi, mais aussi celui de la mère pendant sa grossesse, explique-t-elle. Et comme les victimes découvrent leur situation très tard, récupérer un dossier médical de grossesse parfois 40 ans après, c’est quasiment impossible. »

Source : Le Parisien  

 

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