Dans la presse en 2019

Une habitante de Lèves, près de Chartres, dénonce "le scandale de la Dépakine"

Une habitante de Lèves, près de Chartres, attribue les problèmes de santé de sa fille Cassandra, âgée de 14 ans, à la Dépamide, un dérivé de la Dépakine, qu’elle a pris pendant sa grossesse. Cette mère de famille a décidé d’attaquer en justice le laboratoire Sanofi.

une habitante de leves severine pereira et sa fille cassandr 4334838

 

Elle ne doute pas un instant que la prise de Dépamide est à l’origine des troubles de sa fille. Épuisée de ne pas se sentir suffisamment écoutée, Séverine Pereira a décidé de témoigner « pour dénoncer le scan dale des anticonvulsivants, comme la Dépakine et la Dépamide ».

Cette habitante de Lèves fait partie des quarante-sept familles d'Eure-et-Loir adhérentes de l’Apesac : l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant. Pendant sa grossesse, Séverine Pereira a pris de la Dépamide pour soigner des troubles de l’humeur, apparus après un accident.

« J’étais passagère d’une moto et j’ai été victime d’un accident, à l’âge de 27 ans, près d’Amboise, en 1999. J’ai fait un vol plané et je suis tombée dans le coma », explique Séverine Pereira. « À cause d’un traumatisme crânien, j’ai eu des troubles de l’humeur. Pour me calmer, le psychiatre m’a prescrit de la Dépamide, un médicament cousin de la Dépakine, qui est aussi donné aux personnes bipolaires. »

 

Une action en justice contre le laboratoire Sanofi

 

La patiente a pris ce régulateur de l’humeur de 2000 à 2005. « Personne ne m’a informée à l’époque de la dangerosité de ce médicament lorsqu’il est pris pendant la grossesse », poursuit cette Eurélienne, qui est tombée enceinte en 2003.
Quand sa fille Cassandra est née, le 19 août 2004, Séverine Pereira ne s’est aperçue de rien. « Les médecins n’ont rien vu non plus. Souvent, à l’école, la maîtresse me disait que ma fille n’allait pas vers les autres enfants. Mais au départ, je ne me suis pas inquiétée. »

Des troubles psychomoteurs se sont ensuite développés. « Je n’arrive pas à faire mes lacets toute seule, à beurrer une tartine ou à couper de la viande », confie Cassandra, âgée de 14 ans, et scolarisée chez elle depuis qu’elle a quitté le collège Mathurin-Régnier, à Chartres, en janvier. « Quand j’écris longtemps, j’ai mal à la main et à l’épaule. J’ai aussi une malformation de la colonne vertébrale. »
C’est en écoutant, à la télévision, le témoignage de Marine Martin, lanceuse d’alerte sur le scandale de la Dépakine, en 2015, que Séverine Pereira a commencé à cerner l’origine des maux de sa fille.

 

  « J’ai pris du poison pendant ma grossesse »

 

« Le valproate de sodium est une molécule très dangereuse pour le fœtus. J’ai pris du poison pendant ma grossesse », s’insurge la mère de famille.

Cassandra a été suivie par plusieurs médecins. « Ma fille a été diagnostiquée autiste Asperger, sans déficience intellectuelle, en juillet 2018, après un parcours du combattant. Si je n’avais pas pris de Dépamide pendant ma grossesse, elle n’aurait pas tous ces problèmes. »

Séverine Pereira en veut au laboratoire Sanofi qui fabrique la Dépamide. Elle a décidé « d’attaquer en justice » ce géant français de la pharmacie pour obtenir réparation. « Ma fille n’a pas demandé à être comme ça. C’est Sanofi qui doit payer et pas le contribuable. »

 

Source : L'Écho Républicain par Hélène Bonnet