Dans la presse en 2019

Outre la Dépakine, d’autres molécules contenues dans les antiépileptiques sont dangereuses

L'est Eclair

Dans un rapport qui sera dévoilé ce jeudi 25 avril 2019, l’Agence du médicament pointe les risques de prise des antiépileptiques chez les femmes enceintes.

L’Agence du médicament dévoilera ce jeudi 25 avril un rapport dans lequel les molécules contenues dans les épileptiques vont être épinglées.

Si la dépakine a déjà fait l’objet d’un scandale sanitaire et serait responsable de malformations chez des dizaines de milliers d’enfants, les autres substances sont là aussi pointées du doigt.

Sandrine Duverger, 41 ans, a confié au Parisien n’avoir consommé durant sa grossesse que l’Alepsal dont sa molécule est le « phénobarbital ». Elle n’a aucun doute « si mes enfants sont malades, c’est à cause de l’antiépileptique que j’ai pris enceinte !  ».

Dans ce rapport, plus de la moitié de ces médicaments sont jugés nocif pour les femmes enceintes.

Quels médicaments présentent le plus de risques ?

L’Agence du médicament détail que le Trobalt (molécule : Rétigabine), le Fycompa (Perampanel), le Gabitril (Tiagabine), l’Inovelon (rufinamide), le Vimpat (Lacosamide), le Zebinix (acétate d’éliscarbazépine), le Zarontin (éthosuximide) n’ont pu être analysés faute de données.

En ce qui concerne le Lamictal (Lamotrigine), le Trileptal (Oxcarbazépine), le Keppra (Lévitaracétam), ils ne présentent pas d’augmentation probante du risque de malformation et de maladie.

Le Lyrica (Prégabaline), le Neurontin (Gabapentine), le Zonegran (Zonisamide), le Taloxa (Felbamate) et le Sabril (Vigabatrin) exposent les femmes à des risques potentiels.

Les risques sont multipliés par 3 pour l’Alepsal (Phénobarbital), le Gardenal (Phénobarbital), l’Epitomax (Topiramate), le Tégrétol (Carbamazépine) et pour le Di-Hydan (Phenytoine).

Le plus dangereux de tous ces médicaments c’est la Dépakine (Valproate de Sodium) qui multiplie les risques par 4 ou 5.

Dyslexique, dysorthographique, infections aux reins…

Sandrine a pris de la Dépakine depuis ses 17 ans pour soigner son épilepsie.

Son médecin l’avait mise en garde qu’au moment où elle souhaiterait tomber enceinte, elle devra changer de traitement. C’est ce qu’elle a fait en 2000. D’abord, sous Tegretol, elle est victime d’un décollement de placenta et d’une fausse couche. « Est-ce la faute à pas de chance, je n’en sais rien  », s’interroge-t-elle. La jeune femme change de comprimé, opte pour l’Alepsal, retombe enceinte rapidement. À nouveau son placenta se décolle mais sa fille est sauvée et Manon naît en 2001.

« Elle était belle, formidable, paraissait totalement normale », sourit-elle. Jusqu’à son entrée en maternelle. La petite fille inverse les lettres, « papa » et « maman » deviennent « mpapa » explique-t-elle au Parisien.

Elle est diagnostiquée dyslexique, dysorthographique. Même problème avec les chiffres. La fillette enchaîne aussi les infections aux reins. Mais « elle va bien  », relativise sa mère. Celui qui l’inquiète le plus, c’est son fils, Matthéo, 12 ans. Dès sa naissance, son visage est noir, signe d’un taux de globules rouges trop élevé, avec des malformations comme un nez plat et une vision rétrécie à gauche.

Les victimes bientôt indemnisées ?

C’est alors que Sandrine fait le rapprochement avec son antiépileptique et contacte l’association d’aide aux parents. En grandissant, rien ne s’améliore. Son fils présente les mêmes problèmes que sa sœur en plus de ses troubles du développement. «  Il est aussi diabétique depuis un an. Très angoissé, il a tellement consulté de médecins qu’il ne veut plus en voir  » explique-t-elle au Parisien.

La mère de famille a fait tous les tests génétiques possibles en vain. « On se dit pourquoi nous ? souffle-t-elle : Aujourd’hui on veut des indemnisations pour nos enfants ». Elle avoue qu’elle ne veut plus d’enfant car avec son mari ils ont trop de se demander « comment sera le prochain ?  ».

Source : L'est Eclair