Dans la presse en 2018

Rejets hors normes : manifestation devant l'usine Sanofi Mourenx

Le Figaro 

 Une dizaine de personnes représentant plusieurs associations ont manifesté mardi devant l'usine Sanofi de Mourenx (Pyrénées-Atlantiques) pour exhorter salariés et riverains à faire des analyses et vérifier leur concentration de valproate de sodium, rejeté par l'usine qui fabrique l'anti-épileptique Dépakine.

Cette usine du géant pharmaceutique français Sanofi avait été arrêtée début juillet après des rejets toxiques hors normes puis avait repris sa production par étapes, sous contraintes environnementales et contrôles accrus.

Elle a connu de nouveaux jours d'arrêt en septembre après de nouveaux rejets "non conformes" de valproate qui est la base de la Dépakine, accusée d'être à l'origine de troubles neuro-développementaux chez les enfants.

"Je suis certaine que si les riverains et les salariés de l'usine font analyser leur taux de dépakinémie dans le sang, ils seront positifs", a expliqué lors du rassemblement Marine Martin, présidente et fondatrice de l'Apesac. Cette Association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrome de l'anti-convulsivant représente 4.000 personnes, pour moitié des enfants malades.

Pour Cathy Soublès, de l'association environnementale Sepanso, "il faut que la fabrication de la Dépakine soit faite dans des conditions qui respectent les arrêtés préfectoraux (...) Que tout soit encadré tout à fait normalement, non pas au détriment des riverains".

"Sanofi a les moyens technologiques et économiques de protéger ce site et de respecter les normes environnementales", a soutenu Jean-Louis Peyren, représentant CGT de cette usine d'une cinquantaine de salariés, accusant la direction du groupe de "chantage à l'emploi". Ce salarié souhaite que Sanofi ait une "attitude responsable" et conduise une expertise "au bénéfice du doute".

Le député de la France insoumise François Ruffin était présent à ce rassemblement, estimant qu'"ici, il y a mise en danger des salariés, des riverains après la mise en danger des usagers de la Dépakine".

M. Ruffin a cependant rappelé que "la Dépakine est un médicament utile" qui "doit continuer à être produit à Mourenx". "Maintenant il y a quelque chose devant lequel on ne peut pas céder, c'est le chantage à l'emploi", a souligné le député.

Sollicitée par l'AFP, la direction de Sanofi n'a pas souhaité faire de commentaire. 

Source : le Figaro