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Affaire Dépakine : la chaîne a déraillé

Libération 

Sanofi a joué les prolongations avant de retirer le médicament. Au-delà du labo, médecins et pharmaciens en connaissaient les dangers.

Aqui la faute ? Responsable ou pas coupable ? Les scandales sanitaires ne sont pas identiques. Et pour ne retenir que les deux derniers, l’affaire Dépakine a peu à voir avec celle du Mediator, eu égard au fait que le premier médicament est bon contre l’épilepsie tout en ayant de fortes contre-indications, alors que le second médicament n’a été qu’une escroquerie chimique.

Dans son rapport sur la Dépakine en 2015, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) s’est en tout cas montrée sévère, – et pas seulement vis-à-vis de l’industriel, Sanofi. Elle a ainsi mis en cause la gestion des autorités sanitaires, observant des retards en série. «Dans les années 2000, en France, la doctrine implicite en matière d’information est de ne pas alarmer les patientes par un message pouvant les conduire à arrêter leur traitement.» Plus loin : «Quand on compare avec les autres pays européens, la France n’est pas au nombre des pays les plus réactifs.» Enfin, l’Igas l’a noté clairement : «Un rôle trop important est laissé aux firmes, à Sanofi en l’occurrence, qui considère encore en mars 2014 qu’aucune mesure de minimisation du risque n’est nécessaire, y compris en matière d’information.»

Il est clair que Sanofi a profité d’un contexte, minimisant les risques, se retranchant derrière les réglementations en vigueur ou mettant en avant les incertitudes médicales autour des effets secondaires. Mais l’industriel est-il le seul coupable ? Que penser de ces médecins, neurologues ou généralistes qui connaissaient le risque et ont pourtant continué de prescrire cet anti-épileptique à leurs patientes ? Et que dire de ces pharmaciens qui ne disaient rien quand une patiente enceinte venait cherchait sa Dépakine ?

C’est une chaîne qui est en cause et Sanofi aurait dû être plus réactif. Reste que, dans ce dossier, le plus choquant est peut-être de voir qu’aujourd’hui, Sanofi – comme le fut en son temps Servier avec le Mediator – est dans une stratégie de blocages de toutes les procédures judiciaires en cours, refusant toute idée de responsabilités et donc d’indemnisations. Or, à voir leur détresse, c’est maintenant que les familles des victimes ont besoin d’aide. Va-t-on, dans l’affaire Dépakine, endurer la même lenteur que dans le dossier du Mediator, où les victimes ne seront indemnisées que dans leur cercueil ?

Source : Libération 

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