Dans la presse en 2018

L'ÉTAT VA SE SUBSTITUER À SANOFI POUR INDEMNISER LES VICTIMES DE LA DÉPAKINE

Novethic

L’État veut faire "toute la transparence" sur l’affaire de la Dépakine. Ce médicament à base de valporate, prescrit dans les cas d’épilepsie et de troubles de l'humeur, est commercialisé en France depuis 1987. L’ANSM, Agence du médicament, estime dans une nouvelle étude qu’entre 16 600 et 30 400 enfants pourraient avoir été atteints de troubles neuro-développementaux après avoir été exposés à la Dépakine dans le ventre de leur mère.

Jusqu’ici, les estimations de l’ANSM comptait entre 2 150 et 4 100 enfants atteints de malformations graves à cause du médicament.  "Ce qui compte pour moi, et c'est l'urgence, c'est que ces familles d'abord connaissent le risque, et donc puissent se tourner vers l'Oniam [Office national d'indemnisation des accidents médicaux], et puissent être indemnisées. (...) Et Sanofi, c'est le travail de l'État", a expliqué Agnès Buzyn, ministre de la Santé, au micro de France Inter. 

Un fonds abondé par l'État

Les victimes seront indemnisés à partir du fonds public créé par l'ancienne ministre de la Santé, Marisol Touraine. Pour l'instant alimenté de 77 millions d'euros, il devra une nouvelle fois être abondé en septembre. Problème, selon l'Apesac, Association des victimes de la Dépakine, le laboratoire Sanofi n'a participé à aucun financement. 

"Le défaut d'informations du laboratoire a pourtant été établi. Sanofi connaissait la toxicité de la Depakine depuis les années 90, mais il n'en a pas informé les patientes. Si nous avions été au courant, aucune de nous n'aurait ce risque",, explique à Novethic Marine Martin, fondatrice de l'association dont les deux enfants souffrent de troubles psychomoteurs et de troubles autistiques.

Sanofi reconnu coupable en novembre 2017 

Or, en novembre 2017, la Cour d'appel d'Orléans a en effet condamné Sanofi a versé 3 millions d'euros à une famille de victimes. "L'inertie du laboratoire est scandaleuse. C'est à Sanofi de payer, pas aux contribuables", dénonce Marine Martin. Sanofi a de son côté affirmé à l'AFP  qu’"aucune discussion n’a été possible" avec l’Apesac.

L’association a lancé la première class-action, action de groupe, dans le domaine de la santé en mai 2017. Une class action qui représentait alors quatorze mères. "Cela permet aux plaignantes de ne pas avancer les frais d’avocats", expliquait l’association. Aujourd’hui tous les médicaments à base de valporate sont interdits aux femmes enceintes et en âge de procréer. 

 

Source : Novethic