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Dépakine : enfin une filière de soins pour les enfants exposés in utero

MEDSCAPE

Paris, France — L’association des parents d’enfants victimes de la dépakine APESAC a enfin obtenu du ministère de la santé et de la direction générale de la santé la mise en place d’une filière de soins adaptés, de diagnostic et de prise en charge concernant les enfants victimes de troubles autistiques suite à la prise de valproate de sodium.

 

Avez-vous pris de la dépakine ?

« Cela fait plus de trois ans que j’en fais la demande », explique Marine Martin, présidente de l’association APESAC (Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant), soulagée par la sortie del’instruction ministérielle instaurant une filière de soins adaptée pour le diagnostic et la prise en charge des enfants exposés in utero au valproate de sodium (VPA) et à ses dérivés. Selon le communiqué de presse de l’APESAC, « cette instruction prévoit que des questions évidentes soient posés lors du diagnostic d’autisme : avez-vous pris de la dépakine ? » Le médecin, ajoute l’Apesac, aura désormais l’obligation de déclarer au centre de pharmacovigilance les personnes atteintes d’embryofoetopathie à la dépakine ou tout autre antiépileptique.

Une attention particulière portée aux enfants présentant des symptômes évocateurs

L’instruction en tant que telle rappelle que le valproate de sodium et ses dérivés sont « sont des principes actifs aux effets tératogènes connus qui exposent à un risque de malformations congénitales dans environ 10 % des cas, soit une fréquence environ 4-5 fois supérieure à celle observée dans la population générale. Les enfants exposés pendant la grossesse présentent également 30 à 40% de risque de troubles neuro-développementaux ». Désormais, « une attention particulière de la part des médecins généralistes, des pédiatres, des gynéco-obstétriciens, des sages-femmes, des neurologues, des psychiatres sera portée aux enfants présentant les symptômes décrits dans le PNDS ». Le PNDS, protocole national de soins (PNDS) a été publié en mai dernier par la Haute autorité de santé (HAS). « Ce PNDS a été très compliqué à mettre en place. Une première version publiée en mars 2017 ne reprenait pas la littérature scientifique de l’EMA. Par exemple, dans la première version, il n’y avait pas d’interdiction de prendre du VPA pendant la grossesse ! C’était hallucinant ! Nous avons réussi à faire en sorte que la deuxième version, publiée en mai 2017, mette en garde contre le VPA pendant la grossesse », explique Marine Martin. Ce PNDS rappelle entre autres que « le valproate de sodium (VPA) ne doit pas être prescrit chez les filles, les adolescentes, les femmes en âge de procréer et chez les femmes enceintes sauf en cas d’échec des autres traitements ». Et il décrit les conséquences de l’exposition de l’embryon et du foetus in utero au VPA : troubles de la croissance fœtale, malformations, dysmorphies, troubles neurodéveloppementaux, trouble des apprentissages, autisme, maladies ou symptômes organiques évolutifs (hernies inguinales et ombilicales, trachéomalacie ; des troubles musculo-squelettiques (hyperlaxités, scolioses très fréquentes) ; des troubles sensoriels (ophtalmologiques et auditifs) ; des infections ORL fréquentes dans la petite enfance).

Jean-Bernard Gervais

http://francais.medscape.com/voirarticle/3603377

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