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Dépakine. « Ma mère se dit qu’elle nous a empoisonnés »

Ouest France

D’après une estimation de l’Apesac, la Dépakine a fait au moins 14 000 victimes. Pamela, 25 ans, de Trévérien (Ille-et-Vilaine), est l’avant-dernière d’une famille de quatre enfants, tous touchés.

« En août 2016, une bombe est tombée sur ma famille. » La mère de Pamela Monnier 

découvre, dans la presse, le témoignage de Marine Martin qui, traitée par Dépakine, a donné naissance à deux enfants handicapés.

La présidente de l’Apesac y évoque les effets dévastateurs de ce médicament, prescrit contre l’épilepsie ou la bipolarité. « Ma mère a pris contact avec cette association, qui aide et informe les familles. »

 

« La faute à pas de chance »

Un généticien de Vannes met alors un nom sur l’histoire de cette famille : la Dépakine« Jusqu’alors, mes parents pensaient que c’était la faute à pas de chance, que le destin s’acharnait sur nous. Alors que les malformations, dues à ce médicament et ses dérivés au valproate de sodium, étaient répertoriées depuis les années 1980. »

« Depuis, ma mère se dit qu’elle nous a empoisonnés, qu’elle a gâché nos vies. En dépression, elle ne travaille plus, comme mon père. »

« Ma grande sœur est née en 1988, raconte Pamela. Titulaire d’un master, c’est une éternelle étudiante. Elle ne travaille pas, souffre d’épilepsie, de troubles de sociabilité, du sommeil et de l’appétit. Hypersensible, elle a fait sept tentatives de suicide. »

En 1990, Francky décède un mois et demi après sa naissance, « soi-disant de la mort subite du nourrisson ». Pamela découvrira plus tard « des tas de choses dans les dossiers. Les médecins ne nous avaient rien dit ».

Le décès de son petit frère est de cause hépatique, la Dépakine est soupçonnée. Un autre garçon voit le jour en 2000. « Il a un faciès Dépakine et souffre psychologiquement. »

 

Pamela, elle, naît en 1992, avec deux malformations cardiaques et une dismorphie faciale, « un décalage au niveau des yeux ». Pamela, opérée cinq fois, a eu aussi beaucoup de problèmes ORL. À 14 ans, la jeune femme, qui est aujourd’hui agent territorial, est orientée en Segpa.

Des tests à la naissance

Ses ennuis de santé sont loin d’être finis. « Je vieillirai très mal. » Elle n’apprendra qu’en novembre dernier, par le généticien, qu’elle est une enfant Dépakine. « J’ai su que j’avais eu des tests d’imprégnation à ma naissance, mais l’hôpital ne retrouve pas les résultats. »

Pamela a rejoint l’Apesac, l’association d’Aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsant, qui a lancé une bataille contre Sanofi, qui commercialise la Dépakine. Aujourd’hui, elle se bat, comme déléguée d’Ille-et-Vilaine de l’Apesac, pour ses parents, pour son petit frère décédé, pour elle. « Est-ce que mes enfants seront touchés ? »

« C’est un anti-épileptique qui stabilise les malades, mais qui a des effets dévastateurs sur le fœtus. Il faut que le laboratoire assume ses responsabilités », souligne Pamela, qui a monté un dossier pour le fonds d’indemnisation des victimes« Il faut que les familles se fassent connaître. »

Contact. Tél. 01 76 54 01 34 ou contact@apesac.org

Source : http://www.ouest-france.fr/sante/depakine-ma-mere-se-dit-qu-elle-nous-empoisonnes-temoignage-5074640

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