presse tablette

Dans la presse en 2017

Plus de 3.000 familles mènent le combat

Cette femme, Christelle Mahier lui voue une reconnaissance salutaire : « Elle nous a galvanisés », répète-t-elle à propos de Marine Martin. Les deux enfants de cette habitante des Pyrénées-Orientales, eux aussi, ont été exposés à l'antiépileptique Dépakine durant ses grossesses.

Une fille et un garçon, qui présentent des malformations et un léger retard. Elle aussi a mené des recherches sur Internet, avec la ferme volonté d'agir. « J'ai lu cet article de La Nouvelle République qui décrit l'histoire de la famille Mahier. Je les ai contactés », se souvient Marine Martin. Admiratrice d'Irène Frachon (médecin qui a révélé l'affaire du Médiator) et d'Élise Lucet, elle est décidée à faire condamner les responsables. Elle y mettra toute son énergie. « On apprend des échecs des autres… Je me suis dit qu'il fallait avancer groupé, et avec un grand avocat parisien. »

Au début de son association, l'Apesac, elles sont deux familles, les Martin et les Mahier. Puis quatre, huit… plus de 3.000 aujourd'hui. L'avocat qui les représente s'appelle Charles Joseph-Oudin, un nom familier des victimes du Mediator ou du vaccin contre la grippe A (H1N1).
Le lobbying des familles a poussé les autorités sanitaires à lancer des études pour mesurer l'ampleur des dégâts – entre 2.150 et 4.100 enfants victimes de malformations en France, l'évaluation pour ceux touchés par des troubles neurodéveloppementaux est attendue – et à déconseiller officiellement la Dépakine aux femmes enceintes. Les actions en justice suivent leur cours : une information judiciaire a été ouverte dans le cadre d'une procédure pénale pour tromperie aggravée et blessures involontaires, une action de groupe a été ouverte par l'Apesac en décembre dernier, et près de quarante expertises sont lancées pour l'éligibilité au fonds d'indemnisation. Pour l'instant « le laboratoire [Sanofi] est dans une position de déni », remarque Charles Jospeh-Oudin. Mais Marin Martin, qui vient de publier un livre (*), n'a aucun doute sur leur issue. « On va voir avec certitude qui est responsable », assure-t-elle.

« Dépakine, le scandale - Je ne pouvais pas me taire », Ed. Robert Laffont, préfacé par Irène Frachon, 19,50 €

M. Es.

logo laNouvelleRepublique

Source : http://www.lanouvellerepublique.fr/France-Monde/Actualite/Sante/n/Contenus/Articles/2017/05/06/Plus-de-3.000-familles-menent-le-combat-3089835