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Dépakine : le témoignage de la maman de Sacha, 9 ans

France 3 

Selon une récente étude de l’agence du médicament, plus de 10 000 femmes enceintes ont ingéré de la Dépakine entre 2007 et 2014. C’est le cas de la maman de Sacha.

acha a neuf ans. A première vue, c’est un jeune garçon comme les autres qui adore la pétanque, Spider Man et sa petite sœur, Mila.
Mais depuis sa naissance, Sacha présente des troubles du développement :
« Ça va être beaucoup des troubles de l’attention », explique Dominique sa mère, « il va avoir du mal parfois quand on lui parle à restituer ce qu’on lui dit. Parfois, la compréhension est difficile. »

Des troubles dont personne ne comprend l’origine. Sept ans et des dizaines de rendez-vous médicaux plus tard, Dominique entend parler des effets de la Dépakine. « Sur le coup, je n’ai pas réagi. » poursuit Dominique,  « Après c’est un grand sentiment de culpabilité, se dire « j’ai pris un traitement et finalement , si je n’étais pas épileptique, Sacha serait né comme un enfant normal. »

« 700 enfants touchés par an »

En 2006, des études prouvent que 10 % des enfants exposés à ce médicament in utéro présentent des malformations et 30 à 40 % d’entre eux des troubles du comportement.
Pourtant jusqu’en 2014, 10 000 femmes enceintes vont continuer de prendre ce médicament. Dominique en fait partie.

Aujourd’hui Christophe, son mari, envisage une action en justice :« La question c’est pourquoi, malgré les études, malgré tous les éléments scientifiques en mains, des médecins ont continué de prescrire ce médicament à des femmes enceintes. Je voudrais vraiment qu’on puisse avoir une action de groupe contre le laboratoire mais aussi contre l’Etat car il ne faut pas oublier que les deux vont de paire ».

Le couple a rejoint l’Apesac, une association créée en 2011 qui représentent plus de 2000 victimes de la Dépakine. Dans les Pays de la Loire, 81 familles l’ont déjà contactée. Leur nombre ne fait que croître.

« En terme de population touchée, c’est bien pire que l’affaire Médiator, on parle de 700 enfants touchés par an depuis le début de la distribution de ce médicament. Au moins 15 000 depuis 1990 et la publication des premières études. » explique  Maître Joseph Oudin, l’avocat qui représente des victimes du Dépakine mais aussi des victimes du Médiator.  » Le comportement du laboratoire Sanofi est pire que celui de Servier : ils font de l’obstruction, essaient d’empêcher que les expertises aient lieu. Ils repoussent ou refusent les réunions, ne fournissent pas les documents que la justice leur réclame. Il y a un véritable déni de responsabilité. »

Maître Oudin travaille sur quelque 850 dossiers, dont quatre plaintes au pénal et quinze procédures civiles, les autres dossiers étant en cours de constitution.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur les conditions d’autorisation et de commercialisation de la Dépakine en octobre 2015. La notice du médicament n’aurait pas mentionné les effets indésirables mentionnés par plusieurs études scientifiques. Le parquet devra déterminer si le laboratoire a transmis assez tôt ces informations aux médecins et aux patientes.

Qu’est-ce-que la Dépakine ?

Plus de 10.000 femmes enceintes auraient pris de la Dépakine, un antiépileptique accusé notamment de provoquer des malformations chez le foetus, entre 2007 et 2014, affirme le Canard Enchaîné dans son édition de mercredi.
Le journal satirique précise que ce chiffre figure dans une étude « alarmante » menée conjointement par l’agence du médicament ANSM et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAMTS).Présent dans plusieurs spécialités pharmaceutiques dont la Dépakine, le valproate de sodium est sur la sellette depuis plusieurs années à cause de son risque élevé de malformations – de l’ordre de 10% – mais également d’un risque plus élevé de retards intellectuels et/ou de la marche ainsi que de cas d’autisme, qui peuvent atteindre jusqu’à 40% des enfants exposés.Utilisée pour traiter l’épilepsie, la Dépakine est commercialisée en France par Sanofi depuis 1967, puis sous forme générique par d’autres laboratoires.
Mais le valproate est également prescrit dans les troubles bipolaires, sous d’autres appellations.   Source : France 3 

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