Le dauphine
c ‘est un dossier de 12 kilogrammes, avec plus de 3 000 pages, que Gérald Bel et toute sa famille viennent de déposer, en main propre, à Paris : « Ce sont tous les dossiers médicaux de ma femme et de mes deux enfants, depuis 20 ans… Nous sollicitons les hôpitaux depuis le mois de mars et ça n’a pas été une mince affaire pour les récupérer. Certains établissements nous ont demandé des sommes jusqu’à 300 € pour nous les envoyer ! », assure ce père de famille de Saint-Albin-de-Vaulserre.
Il se bat pour sa femme, épileptique, traitée à la Dépakine pendant la grossesse de ses deux enfants. Cynthia, 16 ans, et Loïc, 12 ans, souffrent depuis leur naissance de nombreuses malformations. Ils font partie des 270 000 enfants nés sous Dépakine en France.
Déjà 500 dossiers déposés
Ce dossier a été déposé, ainsi que 500 autres venant de toute la France, chez Me Charles Joseph-Oudin, avocat de l’association Apesac, d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsant.
Depuis que nous avons présenté l’histoire de cette famille iséroise dans Le Dauphiné Libéré en avril dernier, Gérald Bel est devenu le délégué de l’Apesac pour l’Isère : « Nous sommes déjà plus de 30 familles sur le département. Il s’agira ensuite de savoir si nous portons plainte au civil et au pénal contre Sanofi qui continue de nier. Ce dossier permet également de répondre aux annonces de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, concernant un fonds d’indemnisation similaire à celui mis en place lors du scandale du Mediator. Notre combat sera que ce ne soit pas l’État qui paye mais bien la laboratoire. »
Plus les mois passent, plus ce nouveau scandale sanitaire, qui remonte à 1967, année de la première commercialisation de la Dépakine, prend de l’ampleur. « Mais aujourd’hui, nous ne sommes plus seuls face aux médecins qui niaient le lien entre le médicament et les malformations de nos enfants », se réjouit Gérald Bel, déterminé à mener un véritable combat.
Source : Le Dauphiné
