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Les victimes de la Dépakine obtiennent l’ouverture d’une information judiciaire

Usine nouvelle 

Le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une information judiciaire pour « tromprerie aggravée » et « blessures involontaires » dans l’affaire de la Dépakine. Après plusieurs mois d’enquête préliminaire, les victimes de cet antiépileptique responsable de malformations du foetusy voient un « signal fort et encourageant ».

La justice va finalement enquêter sur l’affaire de la Dépakine. Le parquet de Paris a annoncé, vendredi 23 septembre, l’ouverture d’une information judiciaire pour « tromperie aggravée » et « blessures involontaires ». Un juge d’instruction va être désigné pour mener cette enquête pénale qui portera sur la période allant de 1990 à avril 2015.

Après une enquête préliminaire menée sous l’autorité du parquet depuis septembre 2015, l’ouverture de cette information judiciaire est perçue comme « signal fort et encourageant » par les victimes de la Dépakine et de ses dérivés. Celles-ci veulent comprendre pourquoi le valproate de sodium, traitement de référence contre l’épilepsie, a continué à être massivement prescrit à des femmes enceintes alors que les risques de malformations pour les enfants exposés in utero étaient connus.

« Les motifs retenus sont graves et confirment le bien fondé de notre action, a réagi dans un communiqué Marine Martin, la présidente de l’association représentant les parents de victimes, l’Apesac. Les familles attendent que la justice avance vite et reconnaisse enfin qu’elles ont été trompées. » Plusieurs plaintes individuelles ont été déposées depuis mai 2015, dont une au pénal. Devant le manque de réaction des autorités, l’Apesac a elle-même déposé plainte le 21 septembre dernier.

14 322 grossesses exposées entre 2007 et 2014

Dans cette affaire, le laboratoire Sanofi, qui a commercialisé la Dépakine en 1967, et les autorités sanitaires sont accusés de ne pas avoir suffisamment pris en compte les risques liés à ce médicament ni communiqué assez tôt à ce sujet. L’augmentation des troubles neurodéveloppementaux, qui touchent 30 à 40% des enfants exposés in vitro selon les données actuelles, a été observée dans les années 2000 mais elle n’a été signifiée qu’en 2006 aux médecins et qu’en 2010 aux patientes.

Dans un rapport publié en février, l’Inspection des affaires sociales (Igas) a dénoncé le « manque de réactivité » des autorités sanitaires françaises et de Sanofi, regrettant que « les alertes [aient] été motivées davantage par des signaux exogènes, notamment médiatiques, que par une prise en compte des données de pharmacovigilance et des publications scientifiques ».

Selon le premier volet du rapport de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), 14 322 grossesses ont été exposées à la Dépakine entre 2007 et 2014 en France. De ces grossesses, 8 701 enfants sont nés vivants. Un second volet portant sur les conséquences sanitaires chez les enfants exposés in utero devrait être publié courant 2017.

Source : usine nouvelle 

 

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