La Voix Du Nord
La Dépakine, antiépileptique du laboratoire Sanofi, c’est le nouveau scandale sanitaire français après le Médiator. Raphaël, l’enfant décédé de Aouatef Souissi en a été victime, comme des dizaines de milliers d’enfants, handicapés ou décédés. Nous en parlions dans ces colonnes déjà en mai 2016.
Traitée par Dépakote depuis 2012, le remède se révélera désastreux pour Aouatef, avec un accouchement très difficile, en 2014 en Espagne d’un enfant prématuré de 715 g. Polyhandicapé, il est né avec un Spina bifida, une malformation fœtale, un développement incomplet de la colonne vertébrale. Rapatrié à Lille à Jeanne-de-Flandre et jugé inopérable, il finira par décéder. Aouatef Souissi a porté plainte en juin 2015 contre le labo, « afin que Sanofi avoue sa responsabilité, l’État aussi », avec un risque pour les femmes enceintes soupçonné dès 1968.
Aujourd’hui, si son dossier est « toujours à l’état de statu quo, parce que le rapport médical espagnol n’a pas encore été traduit », l’association de victimes APESAC a été reçue ce mercredi au ministère de la Santé par Marisol Touraine. « L’association a découvert dernièrement que la Dépakine comportait un risque mutagène, capable de sauter les générations. Avec deux cas, déjà signalés. » L’association veut obtenir un fonds d’indemnisation pas pris en charge uniquement par l’État et une réflexion globale sur le devenir de ces enfants. « Pour moi hélas, il n’y a rien de pressant, mon fils est décédé, tandis que des familles nécessitent des prises en charge. J’attends beaucoup, néanmoins, ensuite de Sanofi qui ne pense qu’au profit et dont l’immobilisme est écœurant ! Ils ont caché la réalité au sujet de la Dépakine comme les médecins qui ne se sont pas posé de questions durant mon suivi de grossesse ! » Contrairement à elle qui se sent toujours coupable : « Sans le savoir, j’ai empoisonné mon enfant ! ».
Source : la voix du nord
