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Depakine : témoignages poignants de mamans de la région de Toulouse

France Bleu 

Ce mercredi le ministère de la santé présente le premier volet d’une étude sur l’impact de la Depakine, ce médicament contre l’épilepsie prescrit à des milliers de femmes enceintes et qui est dangereux pour le foetus. Elles seraient au moins une dizaine en Haute-Garonne.

  Toulouse, France

 Sept ans après le Médiator, on découvre les dégâts d’un autre médicament, la Depakine. Une molécule qui permet de soigner l’épilepsie. L’association APESAC se bat depuis cinq ans pour faire reconnaître ce problème. En France, entre 2007 et 2014, 10 000 femmes ont pris ce médicament pendant leur grossesse et au moins 450 d’entre elles ont donné naissance à des enfants souffrant de trouble du comportement, de dyslexie, ou de retards intellectuels plus ou moins lourdsCe médicament, très efficace contre l’épilepsie n’est en effet plus prescrit aux femmes enceintes depuis l’an dernier. Le rapport qui sera remis ce mercredi pourrait revoir le nombre de femmes impactées à la hausse : 14 000.

 

En Haute-Garonneon ne sait pas précisément combien de femmes sont concernées mais une dizaine a déjà rejoint les rangs de l’APESAC. C’est le cas de Daniela (son prénom a été changé), habitante de la banlieue toulousaine. Cette femme de 43 ans a commencé à prendre de la Depakine à 19 ans et l’un de ses deux enfants accumule les problèmes de santé. Maxime, 17 ans, souffre de douleurs articulaires et de troubles du comportement. Il enchaîne les consultations chez les spécialistes. Des actes médicaux souvent non remboursés qui coûtent 300€ par mois à la famille.

 

Maxime est en colère contre Sanofi, le laboratoire qui commercialise le médicament : « ça me fait mal parce que peut-être qu’il y a des patrons qui me refuseront à cause de mon comportement ». Daniela, la maman attend que le ministère de la santé reconnaisse les dégâts de la Depakine : « mon fils aura besoin d’être reconnu adulte handicapé pour pouvoir trouver un travail parce qu’il ne sera peut-être jamais autonome. Et j’attends qu’on nous dise qui va prendre nos enfants en charge ».Elaine Cordon a rencontré Maxime et sa maman Daniela pour France Bleu Toulouse

 

Je suis terriblement en colère ! On est des cobayes! Je veux que Sanofi paye ! — Karine maman du petit Adrian lourdement handicapé.

 

Karine Delpech-Raynaud est une ariégeoise qui a pris de la Depakine entre 2002 et 2007, l’année de naissance de son premier enfant, Adrian. Il a aujourd’hui 9 ans et souffrent de multiples symptômes (dyspraxie, dysgraphie, épilepsie, articulations qui gonflent, aphtose bipolaire (aphtes dans la bouche et sur les parties génitales), et d’une très forte fatigue qui l’oblige parfois à être en fauteuil roulant). Mais aucun médecin n’a alerté sa mère des risques encourus et aucun n’a pu lui donner d’explications.

 

Karine est en colère : « Si de moi-même je n’avais pas arrêté la Depakine en 2007, parce que je sentais que ça n’allait pas, dans quel état serait mon second petit garçon, né en 2010 ? Moi je n’attends pas d’excuses, je veux que mon fils ait des excuses. Je veux qu’on lui dise : « oui on te croit, on sait que tu as des soucis et c’est la faute de ce médicament. Maman n’aurait pas dû le prendre ». Je suis terriblement en colère, terriblement en colère ! On est des cobayes ! On nous donne un médicament et tant d’année après on vous dit : « ah non attendez ! Vous allez avoir des problèmes ». Est-ce que ces gens-là se sont mis à notre place ? Est-ce que ces gens-là ont des enfants qui ont des pathologies comme les nôtres ?! Je veux qu’Adrian et les autres enfants soient reconnus et je veux que Sanofi paye ! »Le cri de colère de Karine la maman d’Adrian.

 

La ministre de la Santé Marisol Touraine a déjà annoncée la création de huit centres pour prendre en charge les enfants Depakine. D’autres mesures pourraient suivre ce mercredi.

 

Source : France Bleu 

 

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