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Scandale de la Dépakine : vers une reconnaissance pour les victimes ?

Le Populaire du Centre  

La prise de médicaments à base de valproate de sodium a entraîné différents handicaps chez des centaines d’enfants exposés in utero, dont 17 en Limousin.

 

Une enquête de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) dont les résultats sont tombés fin février, des mesures prises par le ministère de la Santé début mars (voir encadré ci-dessous) : la reconnaissance par les pouvoirs publics d’un « syndrome de l’anti-convulsivant » et la mise en place d’actions concrètes étaient très attendues par une douzaine de familles du Limousin. 

 

Toutes sont concernées, comme des centaines d’autres en France, par les conséquences dramatiques de spécialités pharmaceutiques contenant du valproate de sodium (contre l’épilepsie mais aussi les troubles de l’humeur de type bipolaires) prises au cours de la grossesse : malformations, retard de développement, autisme des enfants.

 

« Que de vies détruites »

 

« Je suis contente de voir que ça bouge, mais que de vies détruites… » Florence, une maman haut-viennoise, ressent toujours une profonde colère. Elle est la mère de trois enfants atteints de troubles du spectre autistique. Et cela n’aurait rien de génétique : « On a fait des tests pour mon aîné, l’hypothèse a été écartée ».

 

Pendant ses grossesses, cette jeune quadragénaire, traitée depuis ses six ans pour des crises d’épilepsie, a continué de prendre son traitement de Dépakine : un médicament à base de valproate de sodium. « Aucun médecin ne m’en a dissuadée. On m’a toujours dit de le poursuivre et je ne me suis pas posée de questions sur les risques éventuels. » 

 

Or des études avaient déjà pointé du doigt dès les années 80 de graves effets secondaires : en effet, les garçons de Florence, âgés aujourd’hui de 18, 15 et 7 ans, ont tous souffert d’importants retards dans leur croissance.

 

Il y a quatre ans, son aîné a été diagnostiqué comme présentant tous les signes de troubles envahissants du développement (TED), des anomalies assimilées à l’autisme. Deux ans plus tard, ça a été au tour du cadet, auquel s’ajouterait une suspicion de schizophrénie. Et enfin, l’an passé, c’est le benjamin qui a été examiné par le centre expert autisme en Limousin et son cas a aussi été confirmé. « Mon épilepsie était stabilisée depuis l’adolescence. J’aurais pu me passer de ce médicament », s’indigne Florence.

 

« Manque de réactivité » des autorités et du labo

 

Installée en Creuse, Angèle Podetti, la déléguée régionale de l’Apesac (association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant) partage ce constat amer. Maman de Faustine, 12 ans, atteinte de troubles du langage, de compréhension et de comportement, elle salue une « avancée » nécessaire, à travers le rapport de l’IGAS qui pointe du doigt notamment un « manque de réactivité » des autorités et du laboratoire, mais encore insuffisante.

 

« Il est question de 450 enfants nés en France entre 2006 et 2014 avec des malformations congénitales. Il s’agit d’une extrapolation nationale d’un registre établi en Rhône-Alpes. Mais combien sont concernés par les troubles du développement ou l’autisme ? Cela manque de précision. » Une autre étude est attendue pour fin mai 2016.

 

L’association qu’Angèle Podetti représente réunit au niveau national plus de 500 familles et un millier d’enfants (respectivement 12 et 17 en Limousin). « Mais on estime le nombre de victimes à plusieurs milliers depuis la mise sur le marché du médicament, en 1967. »

 

Une dizaine de plaintes ont été déposées et 250 dossiers sont en cours de constitution auprès de Charles-Joseph Oudin, l’avocat d’un autre scandale, celui du Médiator. Le combat judiciaire démarre tout juste pour ces familles qui espèrent un jour une indemnisation. Un long parcours les attend.

 

Source : le populaire du centre

 

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