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Dépakine. Les victimes réclament un fonds d’indemnisation

OUEST FRANCE 

 

Les parents des victimes de l’antiépileptique Dépakine veulent obtenir une prise en charge adaptée. Ils espèrent également la création d’un fonds d’indemnisation.

 

« Nous souhaitons un fonds d’indemnisation comme celui mis en place pour le Mediator(médicament au cœur d’un scandale sanitaire, NDLR) pour éviter des procédures qui durent des années. » C’est en ces termes que Marine Martin, présidente de l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (l’Apesac) a fait savoir, ce mercredi soir, que les parents des victimes de la Dépakine et de plusieurs autres médicaments contenant du valproate (lire en encadré) comptaient obtenir une prise en charge adaptée ainsi qu’un fonds d’indemnisation.

 Quelque 1 050 victimes du valproate recensées

 L’Apesac, qui regroupe près de 700 familles, assure avoir déjà recensé quelque 1 050 victimes du valproate, accusé notamment de provoquer des malformations chez le fœtus. Des victimes dont la majorité souffrent de retards divers (marche, langage) ou de troubles autistes.

 

« La vérité, c’est que personne ne connaît précisément le nombre de victimes de retards ou d’autisme  », a précisé Me Charles Joseph-Oudin, qui travaille sur « 800 dossiers en cours de constitution ». L’avocat estime que le valproate aurait provoqué environ 400 cas par an d’autisme et de troubles du développement entre 2006 et 2014.

 

Selon l’avocat, dès 2001, un document de Sanofi, qui commercialise en France le Dépakine depuis 1967, signalait pour la seule année 2000 une cinquantaine de cas de troubles du développement et d’autisme chez des enfants exposés in utero.

Identifier clairement le syndrome lié au valproate

 

Pour Marine Martin, qui doit être reçue par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le 7 mars, « il faut que le syndrome lié au valproate soit clairement identifié car beaucoup de médecins ne le connaissent pas à l’heure actuelle ». Le diagnostic par un généticien est « difficile à obtenir » et ne se fait actuellement que dans quelques hôpitaux de province, précise-t-elle, réclamant la mise en place d’un centre indépendant à Paris.

 

Parmi les troubles liés au valproate, figurent diverses malformations (cœur, rein, membres, moelle épinière, etc.), des retards d’apprentissage, des troubles du langage, du comportement, de la vue et des cas d’autisme. La plupart des victimes ont un « faciès Dépakine », selon Marine Martin, comme celui des enfants de mères alcooliques. 

Quatre plaintes contre X déposées au pénal

 

L’Apesac espère également travailler avec le ministère sur une étude sur les femmes ayant pris du valproate pendant leur grossesse. Les victimes « vont rencontrer beaucoup de difficultés qui justifient une prise de responsabilité de la part de tous les responsables », estime, de son côté Me, Joseph-Oudin qui dénonce l’attitude de Sanofi, « pire que Servier » (laboratoire du Mediator, NDLR). Sanofi est « dans une position de déni de responsabilité », affirme-t-il. 

Quatre plaintes contre X ont déjà été déposées au pénal et une vingtaine au civil, selon Marine Martin. Le parquet de Paris a pour sa part ouvert une enquête l’an dernier sur les conditions d’autorisation et de commercialisation de la Dépakine. 

Dans un rapport publié ce mardi, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a reconnu que le valproate avait entraîné au moins 450 malformations congénitales entre 2006 et 2014 chez des bébés exposés in utero. Utilisée pour traiter l’épilepsie, la Dépakine est commercialisée en France par Sanofi depuis 1967. Mais le valproate est également prescrit dans les troubles bipolaires, sous d’autres appellations (Dépakote, Dépamide). En 2014, avant la mise en place de nouvelles restrictions d’utilisation, 93 000 femmes en âge de procréer prenaient ce médicament en France.   

 

Source : Ouest France 

 

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