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Traitement de l’épilepsie : un nouveau scandale sanitaire? Actu Santé – Femmes enceintes

La Dépêche – Actu Santé – Femmes enceintes

En France, 80 000 femmes en état de procréer prennent de la Dépakine, un médicament qui serait responsable de malformations irréversibles. Le député Gérard Bapt a averti les instances sanitaires.

Serions-nous face à un nouveau scandale sanitaire mettant en cause tout à la fois un grand labo pharmaceutique et l’ensemble des systèmes de pharmacovigilances européens ?

Le député socialiste de Haute-Garonne, Gérard Bapt, en est convaincu qui a adressé ces jours-ci un courrier au directeur général de la CNAM, Nicolas Revel.

Gérard Bapt relaie le combat mené depuis des mois par l’association Apesac (Association des victimes de la Dépakine), dont la présidente est Marine Martin, une mère de famille domiciliée à Pollestres, près de Perpignan.

Cette association, qui organisait un colloque ce week-end dans le Cavados, regroupe des familles qui subissent les effets présumés de l’acide valproïque, la Dépakine, une molécule prescrite aux femmes enceintes épileptiques et bipolaires.

Selon Marine Martin, 30 000 enfants seraient nés handicapés en France à cause du valproate.

Commercialisé en France depuis 1967 par Sanofi, ce médicament serait responsable chez le fœtus de graves malformations physiques ou de troubles neuropsychiques. «Depuis la première plainte déposée par la présidente de l’Apesac concernant ses deux enfants, de très nombreuses familles découvrent la responsabilité possible de ces médicaments», rappelle Gérard Bapt qui est aussi rapporteur du budget de la Sécu, et se trouve impliqué dans le Plan national santé et environnement.

Action de groupe

Il est étonnant que les méfaits de la Dépakine n’ait pas plus mobilisé les institutions sanitaires car les effets de ce médicament sont connus depuis 1982, date à laquelle une étude américaine du Lancet avait prévenu la communauté médicale des risques liées à la Dépakine.

Dès 2006, le Vidal, bible des praticiens, conseillait le recours à d’autres thérapeutiques antiépileptiques pour soigner les futures mères atteintes par cette pathologie. Et les médecins de famille savent que les grossesses sous Dépakine sont des grossesses à risque.

Selon Gérard Bapt, la base de données Efemeris mise en place en 2005 en Haute-Garonne a recensé six cas de malformations et quatorze interruptions de grossesse pour 118 mères traitées par valproate pendant leur grossesse.

Efemeris a pour mission de détecter les effets des médicaments pour le fœtus en assurant un rôle d’alerte.

L’action de l’Apesac et du député Bapt n’a pas été inutile. Jeudi, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé et la CNAM ont annoncé «réfléchir ensemble à la mise en œuvre d’une étude pharmaco-épidémiologique pour estimer l’impact sanitaire de l’exposition in utero au valproate.»

L’Apesac attend le vote du projet de loi sur les actions de groupe qui permettra à des associations d’usagers de produits de santé d’agir en justice. C’est ce combat qui était au cœur des travaux organisé samedi et dimanche par l’Association dans le cadre de son colloque annuel.

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